Aux premiers abords, Ratchet & Clank est un énième jeu de plate-formes mené par un duo sympathique. Et vous n’aurez pas totalement tort, même si l’univers sci-fi dans lequel il évolue a le mérite d’être original. Par contre, fini les rhum-hamster, ici on parle plutôt de reboot. On prend les même développeurs, la même histoire, les même niveaux, les même personnages, et on refait le jeu intégralement! Et alors, est-ce que c’est bien ?
Oh oui, c’est bien. C’est même très très bien. J’aimerais pouvoir vous dire tout le bien que j’en pense sans même avoir à vous décrire le jeu mais vous allez encore être tout déçus, petits fripons que vous êtes. Vous prenez le contrôle de Banjo Ratchet, un Lombax (c’est sa race) mécanicien sur sa planète natale. Assez vite, vous embarquerez le petit robot Clank sur votre dos afin de déjouer une machination inter-planétaire et restaurer l’ordre dans la galaxie. Bon, dit comme ça, effectivement, ça n’a toujours pas l’air extraordinaire. Pourtant, ça l’est! Les graphismes sont d’une beauté à couper le souffle et l’humour est omniprésent. Vous voyez les films Pixar ? C’est pareil, mais en mieux.
Super Ratchet 64.
Au fur et à mesure de son aventure, Ratchet voyage de planètes en planètes grâce à son vaisseau. Une fois les mondes débloqués, vous pouvez y retourner à tout moment pour aller chercher un item manquant ou finir un objectif secondaire. Le duo se manie avec aisance et les phases de tir (qui constituent une bonne partie du gameplay) sont vite prises en main. La variété de l’arsenal à votre disposition est impressionnante : le kit du parfait petit psychopathe usuel n’a pas été oublié (sniper, grenades, etc.), cependant certaines armes sont vraiment überfun et originales (et non ce n’est pas moi qui vous gâcherai le plaisir de la découverte). L’assignation de vos différents joujoux mortels au D-pad est très rapide et ergonomique et des vendeurs placés à des endroits stratégiques vous permettront d’en acheter de nouveaux et d’améliorer les autres. Le système d’upgrades est bien vu et vous pouvez choisir un chemin défini pour débloquer des améliorations surprises. Repaissez-vous donc des cadavres de vos ennemis robotiques déchus afin d’amasser des précieux boulons et des cristaux qui vous serviront dans cette quête. Vous pouvez aussi taper dans des caisses comme un sale petit vandale, mais c’est vous qui voyez.
Voilà pour le tir. Le reste du temps notre écureuil de l’espace cours, saute, vole, glisse, nage, et pousse des cons de mimes. Pareil, je ne veux pas en dire trop mais les moyens de vous déplacer sont foison et apportent régulièrement du changement. Tous les gadget ne se débloquent pas tout de suite, d’où l’intérêt de revisiter d’anciens niveaux. La difficulté est correcte et prendre le temps de finir les niveaux en pimpant vos armes s’avérera quasi impératif pour survivre à certaines phases du jeu, comme les quelques boss que vous affronterez, qui sont coriaces et demanderont un peu de préparation.
Parfois, vous serez également au contrôle de votre vaisseau pour des phases de shoot, ou encore de Clank pour des phases d’énigmes (ma foi fort sympatoches). Ces sections apportent une variété dans le gameplay qui est très appréciée, même si le space-opera est peut-être un peu court face aux énigmes du robot. Mais comme d’habitude je pinaille.
Big Ratchet 6.
Comme dit plus haut, c’est magnifique. D’accord les cinématiques sortent tout droit d’un film d’animation, mais le moteur de jeu n’est pas en reste. C’est beau, c’est coloré, c’est vivant. Forcément, le level-design a complètement été revu et je pense que les connaisseurs de l’original (2002 sur PS2) risquent d’être agréablement surpris. Découvrir de nouveaux gadgets permet d’accéder à des endroits précédemment inaccessibles et on se surprend à revisiter plusieurs fois les mêmes endroits pour trouver tous les secrets. Ce jeu possède deux atouts majeurs : son humour et sa diversité. Et quand je dis humour, je ne parle pas du soufflement de nez amusé, je parle de francs éclats de rire. C’est stupidement débile et très bien écrit, irrévérencieux voire absurde, en plus d’être complétement meta. Bref un vrai régal. L’histoire, quant à elle, n’a rien de franchement novateur à proposer, mais on lui pardonnera.
Au bout du fun.
Ratchet & Clank est tout ce que vous attendez d’un jeu de shoot/plate-formes, et bien plus encore. D’autant plus que le genre se fait plus rare de nos jours. Ma seule critique ira vers la durée de vie: on en veut plus! La longueur de l’aventure est plus que correcte pour un jeu de ce style, mais on se surprend à jouer des sessions de 5 heures d’affilée et on aimerait que ça dure encore. Un « new game plus » est disponible une fois le jeu terminé et les boulons d’or que vous ramasserez à travers les niveaux débloquent toute une série de cheats et autres filtres visuels. Pour les plus gourmands, un film d’animation à l’effigie de nos deux héros va bientôt sortir au cinéma (ce qui explique peut-être la qualité des cinématiques). C’est donc le jeu adapté du film qui s’inspire lui-même du premier jeu… À voir, personnellement je préfère retourner exploser des aliens!
9 Mario sur 10.