Le 28 janvier dernier sortait Tails of Iron 2 : Whiskers of Winter. Développé par Odd bug Studio et édité par United Label, le jeu récolte des évaluations très positives sur Steam. Si le premier opus m’avait convaincu, qu’en est-il du deuxième volet ? Vais-je réussir à enchaîner autant de jeux de mots moisis sur les rongeurs ? Plutot Stark ou Lannister ? La pizza à l’ananas est-elle aussi hérétique que les tacos cinq viandes ? Toutes les réponses à ces questions, et beaucoup d’autres dans ce test 100% objectif et garanti sans sucre ajouté…
Le rat du nord
Si le premier opus nous faisait vivre l’invasion de la douillette nation du sud par des batraciens bellicistes, Tails of Iron 2 nous met face à une menace légendaire. Le royaume du nord a, dans le passé, repoussé une invasion menée par des hordes de chauves-souris. L’histoire devint une légende, la légende devint un mythe… Un prince bâtard fut caché parmi la noblesse nordiste (toute ressemblance avec une série HBO serait purement fortuite, droits d’auteurs obligent) et la vie reprit son cours. Notre aventure commence un matin comme un autre, votre géniteur vous emmène à la chasse et, la nuit venue, se fait désosser devant vos yeux par des bat-méchants sanguinaires. Un air de déjà vu vous dites ? Je ne vois pas de quoi vous parlez…

Quoi de mieux, après une bonne partie de chasse avec votre père, que de boire jusqu’à la gerbe avec ses potes dans la salle du trône ?
En brave nordiste, vous attrapez votre hache, votre bouclier et vous vous jetez dans la mêlée. Malgré vos efforts, votre clan est anéanti, et sa renaissance repose désormais sur vous. Vous vous associerez à un pirate fourbe et menteur (oui, un pirate…) dans le but de rebâtir votre fief et de sauver votre maison de l’oubli. Partant de là, vous serez amené à vous acoquiner avec des volatiles disgracieux, un crapaud renégat, des mustélidés facétieux, ou encore une salamandre aussi revancharde qu’alcoolique. Tout en repoussant les forces ennemies des environs de vos terres, vous agrégerez les mécontents de ces contrées pour reconstruire vos forces.
The mouse who says « Ni »
Côté gameplay, Tails of Iron 2 propose quelques nouveautés. Outre l’alternance entre votre arme principale, votre arme à deux mains et votre arme à distance, l’utilisation du bouclier et la roulade (déjà présents dans le premier volet), vous pourrez utiliser un grappin. Aussi peu utile en combat (hors fatalités) que nécessaire en exploration, cette mécanique demeure relativement accessoire, quoiqu’élégante à l’exécution. Vous aurez accès à des pelles et des pioches afin de dénicher du loot, les bancs servent toujours à sauvegarder et, en plus des tonneaux disponibles aux campements, des buissons de baies vous serviront à remplir votre gourde de soin. Les combats sont rudes, les boss retors, l’exploration laborieuse et l’optimisation de votre matériel complexe. Les choix entre le poids des équipements (qui vous ralentira) et leurs performances de défense seront centraux.
Le jeu vous permettra également d’utiliser la magie, atout qui s’avérera essentiel pour défaire vos ennemis. Tout comme votre équipement, les forces et les faiblesses de ces facultés s’avéreront décisives pour triompher des antagonistes et leur gestion sera nécessaire à vos succès futurs. On reste sur les bases solides posées par le premier opus quelque peu étoffées, rien d’aussi novateur, mais ça marche du tonnerre. La difficulté reste très présente ce qui rend la satisfaction concrète.
BrundleMouse
En matière de direction artistique, Tails of Iron 2 frappe fort (tout comme son prédécesseur). Décors, lumières, design des personnages, dialogues, ambiances et musiques, on est sur du très solide ! Les arrières-plans sont très travaillés. Ils foisonnent de détails et racontent quelque chose. On voit parfois des gardes tentant de se dissimuler, des ennemis qui se faufilent et des ambiances qui parlent d’elles-mêmes. De plus, le sound design est extrêmement immersif. Vos ballades dans les ruines de votre bourg seront ponctuées de cris de chauve-souris possédées. Ces hurlements ne cesseront de vous rappeler votre triste situation. La dark fantasy est centrale au concept même du jeu.
Pas de fil, pas de mulot, ça marche à pile…
Vous l’aurez sans doute compris, cet opus ne brille pas par son originalité. Si le lore a été largement étoffé, le gameplay ressemble fortement à ce qui existait déjà dans l’opus précédent. Toutefois, ça ne me semble pas rédhibitoire. À titre personnel, j’ai vraiment apprécié cette suite, qui étoffe le propos du premier opus sans pour autant révolutionner le genre, ce qu’avait fait, dans une certaine mesure, le premier volet. Alors certes, on me rétorquera probablement qu’un DLC aurait parfaitement fait l’affaire. Sauf que Tails of Iron 2 possède déjà deux DLC (qui coutent tous les deux moins de 10.-) et le premier jeu possède également une extension, qui coute 2.25 CHF. On est loin des génies capitalistes démoniaques qu’il me plaît généralement à imaginer…
Si comme moi vous aviez aimé le premier opus, foncez ! Tails of Iron 2 prolonge le plaisir de façon tout à fait satisfaisante, étend l’univers de l’oeuvre et reste très jouissif. Si vous étiez passé à côté et que vous appréciez les jeux FromSoftware, la 2D latérale et les boules de poils sans concession, ce jeu est peut-être fait pour vous. Toutefois, si le gore teinté de mignonneries vous révulse au plus haut point, passez votre chemin, vous risquez d’être déçus. La note sera plus basse que le premier volet parce que la suite reste moins révolutionnaire autant en termes de gameplay que de thématiques. Sinon ben, votez à gauche !
Note: 7 Rat-Gnars/10
Testé sur PC, dispo sur Xbox series, Xbox-One, Switch, Linux, IOS, PS4, PS5